Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/434

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Démophon

Apercevant le Chevalier.

Qu’est-ce donc que je vois ?

Robertin

Apercevant le Chevalier.

Quel prodige en ces lieux !

Araminte

Apercevant le Chevalier.

Quelle aventure, ô ciel ! Dois-je en croire mes yeux ?

Finette

Apercevant le Chevalier.

Madame, je ne sais si j’ai le regard trouble,
Si c’est quelque vapeur ; mais enfin je vois double.

Ménechme

Apercevant le Chevalier.

Quel objet se présente, et que me fait-on voir ?
C’est mon portrait qui marche, ou bien c’est mon miroir.

Le Chevalier

A Ménechme.

Pourquoi prendre, monsieur, mon nom et ma figure ?
Je m’appelle Ménechme, et c’est me faire injure.

Ménechme

A part.

Voilà, sur ma parole, encor quelque fripon !

Au Chevalier.

Et de quel droit, monsieur, me volez-vous mon nom ?
Je ne m’avise point d’aller prendre le vôtre.

Le Chevalier

Pour moi, dès le berceau, je n’en ai point eu d’autre.

Ménechme

Mon père, en son vivant, se fit nommer ainsi.

Le Chevalier

Le mien, tant qu’il vécut, porta ce nom aussi.

Ménechme

En accouchant de moi l’on vit mourir ma mère.