Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/86

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Notre bijou s’en va nous être rapporté.
Notre hôte est bon vivant, disons la vérité.

criséis.

Vous ne devriez pas tenir un tel langage :
Ces termes-là, mon père, étoient bons au village.
Si l’on vous entendoit parler ainsi du roi,
On pourroit se moquer et de vous et de moi.

thaler.

Dame ! Je sis fâché que mon discours vous choque ;
Chacun parle à sa guise, et qui voudra s’en moque :
J’ai pourtant, m’est avis, plus d’esprit que vous tous.

criséis.

Excusez si je prends cet air libre avec vous.

thaler.

Tu prétends donc apprendre à parler à ton père ?

criséis.

Je ne dis pas cela pour vous mettre en colère.

thaler.

Morgué, cela m’y met. Écoute, vois-tu bien,
Dame ! On n’est pas un sot, quoiqu’on ne sache rien.
Parce que te voilà de bout en bout dorée,
Ne va pas envers moi faire la mijaurée.

criséis.

Je sais trop…

thaler.

Je sais trop…Je prétends qu’on me respecte, moi.

criséis.

Je ne manquerai point à ce que je vous dois.