Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/106

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Vasantesenâ. — Comment s’appelle t-il ?

Madanikâ. — Il demeure sur la place des Corporations (19).

Vasantasenâ. — Mais c’est son nom que je te demande !

Madanikâ. — Celui qu’il porte est de bon augure ; il s’appelle Chârudatta (agréablement doué).

Vasantasenâ, avec joie. — Bravo, bravo ! Madanikâ ; tu es bien informée.

Madanikâ, à part. — Vraiment ! (Haut.) Madame, on dit qu’il est pauvre.

Vasantasenâ. — C’est précisément pourquoi je l’aime ; quoiqu’il soit rarement question dans le monde (20) d’une courtisane dont le cœur s’éprenne d’un homme tombé dans la misère.

Madanikâ. — Est-ce que les abeilles font leur cour à l’arbre mango une fois que les fleurs en sont flétries ?

Vasantasenâ. — C’est pour cela même qu’on les appelle abeilles (volages, coureuses) (21).

Madanikâ. — Si vous l’aimez (22), Madame, pourquoi ne pas faire des efforts pour vous rencontrer avec lui (23) ?

Vasantasenâ. — J’en ai fait, mais il était difficile d’en obtenir la récompense. Cependant j’espère qu’à l’avenir j’éprouverai moins d’obstacles à le voir.