Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/113

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noncé ces paroles (79) et Mâthura l’accable de coups.) Au secours ! au secours !

Darduraka, (80) arrivant sur la scène. — Vraiment ! le jeu est pour l’homme une royauté à laquelle il ne manque qu’un trône (81).

« Le joueur, en effet, ne présume jamais une défaite ; les recettes lui arrivent de tous côtés et il puise sans cesse dans un trésor toujours rempli ; il a, comme un prince, des revenus à discrétion (82) en perspective et voit autour de lui comme une cour de gens opulents (83). »

« Par le jeu, on acquiert des richesses, par le jeu on obtient des épouses et des amis, par le jeu on trouve le moyen de donner et de jouir, mais par le jeu aussi on perd tout. »

« Le trois (84) (au jeu de dé) m’a tout enlevé mon avoir ; la sortie du deux (85) m’a mis sur le gril ; l’as m’a montré la porte (86) et je reviens totalement ruiné par le kata (87). » (Il jette les yeux devant lui.) Tiens ! voici une ancienne connaissance, Mâthura, le maître de tripot (88). Il n’y a pas moyen de battre en retraite (89)… Cachons-nous (90) ! (Il s’arrête après avoir fait différents gestes, puis il reprend en considérant son manteau) :

« Ce manteau est usé jusqu’à la corde ; ce