Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

19
ACTE PREMIER.

vreté, hélas ! est la source de tous les maux ! »

Maitreya. — Cessez de vous affliger au souvenir de vos biens qui ont servi de régal à vos convives (12).

Chârudatta. — La pauvreté, mon ami, est pour l’homme

« Une source constante de soucis (13) ; elle nous expose aux affronts de nos ennemis, et elle est elle-même une ennemie ; elle nous fait repousser par nos amis (14) ; elle nous fait haïr par ceux qui nous entourent ; elle nous inspire l’idée de partir pour la forêt par suite du mépris de nos épouses (15) ; elle nous met dans le cœur un chagrin ardent qui le torture sans le consumer. »

Mais, pour changer de discours, j’ai fait mes oblations aux divinités domestiques, et je t’engage à aller de ton côté faire les tiennes dans un carrefour aux divinités mères (16).

Maitreya. — Certes, non !

Chârudatta. — Et pourquoi ?

Maitreya. — Parce qu’on a beau entourer les dieux d’hommages, ils n’en sont pas plus favorables pour cela. À quoi cela sert-il donc de leur prodiguer les adorations ?

Chârudatta. — Ami, ami, ne dis pas cela ! L’oblation est une des observances qui doivent être régulièrement pratiquées par un maître de maison (17) ;