(Il réfléchit de nouveau et ajoute à haute voix.) Ami, vous êtes toujours à me dire : Maitreya, tu es un sot, Maitreya, tu es un étourdi ; et cependant n’ai-je pas agi sagement en vous disant de prendre la cassette ? Sans cette précaution, ce fils d’esclave l’aurait enlevée.
Chârudatta. — Plus de plaisanterie !
Maitreya. — J’ai beau être sot, je ne le suis pas au point d’ignorer le lieu et le moment où il est permis de plaisanter (112).
Chârudatta. — Eh bien ! quand me l’as-tu remise ?
Maitreya. — À l’instant où je vous ai dit que vous aviez froid au bout des doigts.
Chârudatta. — C’est possible. (Joyeusement.) Mon ami, je suis heureux d’avoir une bonne nouvelle à t’annoncer (113).
Maitreya. — Est-ce qu’elle n’a pas été prise ?
Chârudatta. — Si, bien prise.
Maitreya. — Alors quelle est cette bonne nouvelle dont vous parlez ?
Chârudatta. — C’est que le voleur n’a pas perdu sa peine.
Maitreya. — Vous oubliez que c’était un dépôt.
Chârudatta. — Ciel ! Un dépôt ! (Il s’évanouit.)