Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v2.djvu/26

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L’épouse de Chârudatta en scène avec Radanikâ, d’une voix émue. — Mon seigneur n’a-t-il bien point de mal ni Maitreya non plus ?

Radanikâ (118). — Heureusement non (119), Madame ; mais la parure de la courtisane a été volée. (L’épouse de Chârudatta s’évanouit.) Revenez à vous, madame.

L’épouse de Chârudatta revenant à elle. — Hélas ! tu dis que mon seigneur n’a pas de mal ; mais ne vaudrait-il pas mieux que son corps ait reçu des blessures et que son honneur soit intact ? Tous les habitants de la ville ne vont-ils pas penser que mon seigneur, entraîné par la misère, a commis le crime de s’approprier ce dépôt. (Elle lève les yeux au ciel en soupirant.) Oh destin puissant ! tu t’amuses des vicissitudes du pauvre et il est entre tes mains pareil à la goutte d’eau qui tremble sur la feuille de lotus où elle est tombée. Je n’ai que ce seul collier de perles rapporté par moi de la maison de ma mère… Mais appelle Maitreya, car je crains que mon seigneur, dans son excessive fierté, ne veuille pas l’accepter de mes mains.

Madanikâ. — Comme vous l’ordonnez, madame. (Elle se rend auprès de Maitreya.) Seigneur Maitreya, ma maîtresse vous demande (120).