Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v2.djvu/28

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Chârudatta. — Maitreya tarde beaucoup. Pourvu que dans son trouble il n’aille pas commettre quelque mauvaise action. Holà ! Maitreya, Maitreya !

Maitreya, arrivant en hâte. — Me voilà ; tenez ! prenez cela. (Il lui tend le collier de perles.)

Chârudatta. — Qu’est-ce ?

Maitreya. — C’est ce que vous gagnez à être uni à une épouse digne (128) de vous.

Châvudatta. — Ah ! maintenant que ma femme compatit à ma misère, je sens combien je suis pauvre !

« L’homme prend véritablement la place de la femme et la femme celle de l’homme, quand les biens qui constituaient sa fortune propre étant dissipés, il est secouru à l’aide de ceux de son épouse compatissante. »

Ou plutôt je ne puis plus me dire pauvre puisqu’il me reste

« Une épouse mettant ce qu’elle possède à ma disposition (129), toi pour ami fidèle dans l’une et l’autre fortune et l’intégrité de mon honneur, ce trésor qu’il est si difficile au pauvre de sauvegarder. »

Maitreya, prends ce collier de perles et va-t-en trouver Vasantasenâ. Tu lui diras de ma part, qu’ayant exposé au jeu avec trop de confiance et comme si elle eût été à moi,