Les deux Chândâlas. — Eh bien ! Qui est-ce qui dit de faire place ?
Sthâvaraka. — Écoutez ! (Il recommence le récit qu’il vient de faire.)
Chârudatta. — « Ah ! Quel est cet homme qui, au moment où ma tête est passée dans la corde du dieu de la mort, arrive pareil à un nuage versant la pluie à flots sur les moissons que dévore la sécheresse ? »
Vous l’avez entendu !
« Comme ce n’est pas la mort qui m’effraie, mais seulement la souillure qu’avait reçue ma réputation, maintenant que le déshonneur est effacé, le trépas est semblable pour moi à la naissance d’un fils. »
D’ailleurs,
« J’ai été frappé d’un trait trempé dans le poison de la calomnie par un être vil, à l’intelligence étroite, qui me hait sans que je lui en aie donné le motif (40). »
Les deux Chândâlas. — Dis-tu la vérité, Sthâvaraka ?
Sthâvaraka. — Sans doute ; et c’était pour que je ne parle de cela à personne que mon maître m’a fait charger de chaînes et jeter dans la tour de son palais.
Samsthânaka, arrivant sur la scène d’un air joyeux. — « Je viens de manger dans mon palais du riz (41) avec de la viande, des con-