dant d’un air joyeux.) Ah ! Chârudatta est encore en vie ; il est accompagné de Vasantasenâ ! Les vœux de notre maître (105) sont accomplis.
« Bonheur ! Il a atteint l’autre bord de l’océan de calamités dans lequel il était tombé ; je l’aperçois de loin sauvé par sa bien-aimée, comme par un navire (106) gréé avec la vertu et ayant pour provisions les meilleures qualités. Il jette de nouveau un radieux éclat, comme la lune après une éclipse. »
Mais comment l’aborder, moi qui suis un si grand coupable ? Allons, pourtant ; la franchise (107) est toujours bien venue. (Il s’approche en joignant les mains.) Seigneur Chârudatta !
Chârudatta. — Qui êtes-vous ?
Çarvilaka. — « Celui qui a fait une brèche dans votre maison et enlevé le dépôt qui vous avait été confié. J’ai commis une faute capitale (108) et je viens implorer votre pardon. »
Chârudatta. — Ne dites pas cela, mon ami ! Vous m’avez montré par là de la bienveillance. (Il lui jette les bras autour du cou.)
Çarvilaka. — Alors (109), écoutez !
« Le noble Aryaka, vengeant sa famille et