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Page:Reichenbach – The Rise of Scientific Philosophy.djvu/29

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2. THE SEARCH FOR GENERALITY

sans plus d’explication et en ajoutant simplement que pour Aristote, la forme et la matière sont les fondements ultimes de l’être. La forme est la réalité effective et la matière est la réalité potentielle, car la matière est capable de prendre de nombreuses formes différentes. En outre, la relation entre la forme et la matière est considérée comme cachée derrière de nombreuses autres relations. Dans le schéma de l’univers, les sphères et les éléments supérieurs et inférieurs, l’âme et le corps, le mâle et la femelle, sont dans la même relation que la forme et la matière. Aristote pense manifestement que ces autres relations s’expliquent par la stricte comparaison avec la relation fondamentale de la forme et de la matière. Une interprétation littérale de l’analogie fournit donc une pseudo-explication qui, par l’utilisation non critique d’une image, rassemble de nombreux phénomènes différents sous une même étiquette.

J’admets que l’importance historique d’Aristote ne doit pas être jugée à l’aune d’une critique issue de la pensée scientifique moderne. Mais même à l’aune des normes scientifiques de son époque, ou de ses propres réalisations dans les domaines de la biologie et de la logique, sa métaphysique n’est pas une connaissance, ni une explication, mais un analogisme, c’est-à-dire une fuite dans le langage imagé. Le besoin de découvrir des généralités fait oublier au philosophe les principes mêmes qu’il applique avec succès dans des domaines d’investigation plus limités, et le fait dériver sur des mots où la connaissance n’est pas encore disponible. Telle est la racine psychologique de l’étrange mélange d’observation et de métaphysique qui fait de ce remarquable collecteur de matériaux empiriques un théoricien dogmatique, qui satisfait son désir d’explication en inventant des mots et en établissant des principes qui ne sont pas traduisibles en expériences vérifiables.

Ce qu’Aristote savait de la structure de l’univers, ou de la fonction biologique de l’homme et