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Page:Reichenbach – The Rise of Scientific Philosophy.djvu/39

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2. THE SEARCH FOR GENERALITY

étrange mélange de deux constituants incompatibles qui, depuis lors, hante le langage philosophique.

J’ai dit plus haut que c’est la fin de la science lorsque le désir de connaissance est apaisé par une pseudo-explication, par la confusion de l’analogie avec la généralité, et par l’utilisation d’images au lieu de concepts bien définis. Comme les cosmologies de son temps, la théorie des idées de Platon n’est pas de la science mais de la poésie ; elle est un produit de l’imagination, mais non de l’analyse logique. Dans le développement ultérieur de sa théorie, Platon n’hésite pas à exposer ouvertement le cheminement mystique plutôt que logique de sa pensée : il relie sa théorie des idées à la conception d’une migration des âmes.

Ce virage est pris dans le dialogue Ménon de Platon. Socrate souhaite expliquer la nature de la connaissance géométrique et l’illustre par une expérience avec un jeune esclave, sans instruction mathématique, à qui il semble arracher une preuve géométrique. Il n’explique pas au garçon les relations géométriques utilisées pour la solution ; il les lui fait « voir » en lui posant des questions, et cette scène charmante est utilisée par Platon comme illustration d’une compréhension rationnelle de la vérité géométrique, d’une connaissance innée qui n’est pas dérivée de l’expérience. Cette interprétation, bien qu’inacceptable pour les conceptions modernes, aurait été, à l’époque de Platon, un argument suffisamment fort en faveur d’une vision des idées. Mais Platon ne se contente pas d’un tel résultat ; il veut pousser l’explication plus loin et expliquer la possibilité d’une connaissance innée. C’est dans ce contexte que Socrate soutient que la connaissance innée est une réminiscence, un souvenir des visions d’idées que les hommes ont eues dans les vies antérieures de leur âme. Parmi ces vies antérieures, il y a eu une vie dans « le ciel qui est au-delà des cieux », au cours de laquelle les idées ont été perçues. Platon a donc recours à la mythologie pour « expliquer » une connaissance des idées. Et il est difficile