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Page:Reichenbach – The Rise of Scientific Philosophy.djvu/49

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3- the search for certainty

tion résulte un étrange mélange de mysticisme et de mathématiques, qui n’a jamais disparu depuis son origine dans la philosophie de Pythagore. Sa vénération religieuse des nombres et de la logique l’a conduit à affirmer que toutes les choses sont des nombres, une doctrine difficilement traduisible en termes significatifs. La théorie de la migration de l’âme, évoquée plus haut dans le cadre de la théorie des idées de Platon, était l’une des principales doctrines de Pythagore, dont on suppose qu’il l’avait reprise des religions orientales. Nous savons que Platon a eu connaissance de cette doctrine grâce à ses relations avec les pythagoriciens. L’idée que l’intuition logique peut révéler les propriétés du monde physique est également d’origine pythagoricienne. Les disciples de Pythagore pratiquaient une sorte de culte religieux, dont le caractère mystique est visible dans certains tabous qui leur auraient été imposés par le maître. Ils apprenaient par exemple qu’il est dangereux de laisser une empreinte de son corps sur son lit et étaient tenus d’arranger leurs draps en se levant le matin.

Il existe d’autres formes de mysticisme, qui ne sont pas associées aux mathématiques. Le mystique a généralement un parti pris antirationnel et antilogique et fait preuve de mépris à l’égard du pouvoir de la raison. Il revendique la possession d’une sorte d’expérience surnaturelle, qui lui présente une vérité infaillible par le biais d’un acte visionnaire. Ce type de mysticisme est connu des mystiques religieux. En dehors du domaine de la religion, le mysticisme antirationnel n’a pas joué un rôle important, et je peux omettre de l’aborder dans ce livre, qui se consacre à l’analyse des formes de philosophie liées à la pensée scientifique et qui ont contribué à la grande controverse entre la philosophie et la science. Seule une mystique à tendance mathématique entre dans le champ de cette analyse. Ce qui unit cette mystique mathématique aux formes non mathématiques, c’est la référence à des actes de vision suprasensible ;