Aller au contenu

Page:Reichenbach – The Rise of Scientific Philosophy.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

4- SEARCH FOR MORAL DIRECTIVES

les axiomes des mathématiques et de la physique. Il explique dans ce livre que les axiomes de l’éthique sont réductibles à un axiome, qu’il appelle l’impératif catégorique et qu’il formule comme suit : « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en principe d’une législation générale ». Il illustre l’utilisation de cet axiome par des exemples tels que notre réflexion sur le mensonge : le mensonge peut être avantageux pour certains individus, mais ne peut être érigé en principe d’une législation générale car il conduirait à la conséquence absurde que personne ne pourrait faire confiance à une autre personne. Kant affirme que la validité de l’impératif catégorique est admise par tous les êtres humains s’ils essaient seulement de suivre l’intuition de la raison, que l’impératif est perçu comme valide par un acte de vision comme celui qui nous révèle les axiomes des mathématiques et de la physique comme des vérités nécessaires. Dans le système de Kant, le parallélisme éthico-cognitif a atteint son apogée en se fondant sur un a priori synthétique qui comprend à la fois des axiomes cognitifs et éthiques et qui a sa source ultime dans la nature de la raison. « Le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi » — dans cette phrase célèbre, Kant symbolise la dualité des lois cognitives et morales, qui exigent d’être reconnues par tout esprit humain.

Kant ne pouvait pas prévoir que ce parallélisme même serait à l’origine de l’effondrement de son éthique. Il a été expliqué dans le chapitre précédent qu’il n’y a pas d’a priori cognitif synthétique, que les mathématiques sont analytiques et que toutes les formulations mathématiques des principes physiques sont de nature empirique. Si la loi morale qui est en moi est du type de celle que me révèlent les cieux étoilés, il s’agit soit d’une déclaration empirique sur le comportement des êtres humains, soit d’une déclaration vide d’implication entre les axiomes éthiques et les conclusions, comme les théorèmes mathématiques ; mais il ne s’agit pas d’un impératif inconditionnel,