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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/129

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§ 14. A CUBICAL WORLD 115

qui n’ont pas besoin d’être considérés comme des ombres. Nous voyons les oiseaux directement à leur place dans l’espace ; il est donc facile de les distinguer des ombres en tant qu’entités physiques différentes. Dans le cas de notre connaissance du monde extérieur, cependant, nous n’avons rien d’autre que des impressions comme base de l’observation ; est-il logiquement possible d’en déduire l’existence séparée de quelque chose qui a une existence propre, au sens défini ci-dessus, c’est-à-dire une existence qui n’est pas réductible à l’existence d’impressions ?

Cette objection peut être formulée plus précisément de la manière suivante. Il est vrai que nous utilisons une inférence de probabilité lorsque nous déduisons d’un ensemble donné d’impressions l’existence d’une chose physique. Mais est-ce plus qu’une inférence de nouvelles impressions ? Il semble impossible que les déductions probabilistes puissent jamais quitter le domaine des impressions ; les déductions probabilistes, peut-on supposer, resteront toujours dans le domaine d’où elles partent. Ainsi, les déclarations sur les choses extérieures, malgré l’occurrence des inférences de probabilité, seront équivalentes à des déclarations sur les impressions ; non pas à des déclarations sur l’ensemble observé d’impressions à partir duquel l’inférence de probabilité commence, mais à des déclarations sur un certain ensemble plus large d’impressions.

Pour discuter de cette objection, il est conseillé de s’en tenir d’abord à l’exemple des oiseaux et de poursuivre la discussion sur ce sujet, car il est moins exposé à des interprétations erronées. Pour obtenir la même structure logique que dans le problème de l’inférence à partir des impressions jusqu’aux choses extérieures, nous modifierons cependant cet exemple de telle sorte que seules les ombres des oiseaux soient visibles. Nous aurons donc des conditions comparables dans les deux problèmes.

Imaginons un monde dans lequel l’humanité entière est enfermée dans un énorme cube dont les parois sont faites de