Aller au contenu

Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

146 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

parce que nous voulions soutenir que l’interprétation positiviste des propositions d’existence ne correspond pas à notre langage commun, ni au type de signification que nous devons attacher à nos paroles si nous voulons que nos actions soient considérées comme justifiables du point de vue de notre connaissance des choses extérieures. Notre propos relevait donc de la tâche descriptive de l’épistémologie (§ 1), en maintenant une déviation de l’interprétation positiviste par rapport au langage réaliste de la connaissance en tant que phénomène sociologique donné. Si nous examinons maintenant les différences entre le langage positiviste et le langage réaliste, nous passons de la tâche descriptive à la tâche critique de l’épistémologie ; nous considérons alors la signification comme une question de libre décision, et nous demandons quelles sont les conséquences de chaque forme de décision, et donc quels sont les avantages et les inconvénients qui peuvent servir à déterminer notre choix si nous voulons nous-mêmes prendre une décision.

Malgré notre référence à la libre décision, nous ne voudrions pas dire que la décision en question est arbitraire. Bien qu’une telle caractérisation ne puisse être qualifiée de fausse, il s’agit d’un mode d’expression très trompeur. Si nous parlons de l’arbitraire de la langue, nous voulons exprimer le fait que des langues différentes peuvent exprimer les mêmes idées malgré toutes les différences de forme extérieure ; et que, par conséquent, le choix de la langue n’influence pas le contenu du discours. Cette conception trouve son origine dans certaines caractéristiques des langues courantes ; il importe peu qu’un savant exprime ses idées en anglais, en français ou en allemand, et c’est ainsi que la non-pertinence du choix de la langue est devenue le prototype même de l’arbitraire. Cette conception présuppose cependant l’équivalence des langues en question. Ce n’est que dans le cas de langues équivalentes que leurs différences relèvent de la convention. Il existe cependant d’autres cas où les langues ne sont pas