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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/164

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150 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

avant ou après sa vie n’ont de sens que dans la mesure où elles sont interprétées comme équivalentes à des énoncés concernant des impressions de sa vie. Les deux énoncés et utilisés au § 16 concernant les événements après la mort sont de ce type ; ils possèdent les qualités α~γ et ne peuvent être distingués dans ce langage. C’est la difficulté décisive du positivisme. Le langage strictement positiviste — c’est ainsi qu’on peut l’appeler — contredit si manifestement le langage normal qu’il n’a guère été sérieusement maintenu ; de plus, son insuffisance se révèle dès qu’on essaie de l’utiliser pour la reconstruction rationnelle des processus de pensée sous-jacents aux actions concernant les événements après notre mort, tels qu’ils s’expriment dans l’exemple des polices d’assurance-vie (§ 16).[1] Nous avons dit que le choix d’un langage dépend de notre libre décision mais que nous sommes liés aux décisions entraînées par notre choix : nous constatons ici que la décision pour le langage strictement positiviste entraînerait le renoncement à toute justification raisonnable d’un grand nombre d’actions humaines. L’idée pragmatique que la définition de la signification doit être choisie en fonction du système des actions humaines, qu’elle doit être déterminée par le postulat de l’utilisabilité, s’oppose donc au langage strictement positiviste.

Pour éviter ces difficultés, les positivistes ont tenté de généraliser leur langage en élargissant la base. Au lieu des impressions d’un seul homme, ils ont considéré comme base les impressions des êtres vivants en général. Un tel élargissement contredit cependant les intentions épistémologiques du positivisme qui étaient de construire le monde sur la base de sa propre expérience psychique ; si ce domaine est une fois dépassé, il n’y a pas de raison

  1. On peut ajouter que des exemples similaires pourraient être construits pour des événements situés avant notre vie, à la différence toutefois que dans ce cas le problème de l’action n’est pas aussi directement concerné.