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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/181

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§ 19. DO WE OBSERVE IMPRESSIONS ? 167

aient le caractère d’une sensation est démontré par le fait qu’ils apparaissent toujours accompagnés d’une localisation précise à l’intérieur de notre corps. Nous ressentons des maux de tête dans la tête, la faim dans l’abdomen, un muscle trop tendu dans la jambe ; et il y a aussi une localisation si nous ressentons certaines sensations réparties sur tout le corps, comme le sentiment de fatigue. Nous sommes en droit de dire que, dans ces cas, nous ressentons l’état intérieur de notre corps ; mais il n’y a alors que cet objet, comme dans le cas d’une sensation optique d’une chose éloignée. La sensation d’une sensation ne se produit jamais ; il n’y a qu’une seule sensation, son objet est une chose extérieure, ou un état de notre corps, et le fait qu’il y ait une sensation n’est pas observé mais déduit.

Ce qui est donné, ce sont des choses, ou des états de choses, y compris des états de mon corps, et non des impressions. La cause de cette confusion entre déduction et observation se trouve, dans une certaine mesure, dans le fait que des choses données ont certaines qualités qui, comme le montre l’enquête, ne leur sont pas dues, ou pas seulement à elles. Les choses sont bleues, rouges, chaudes ou dures ; mais la science démontre que ces qualités n’appartiennent pas aux choses extérieures. Pour le dire plus précisément : la science montre que les choses n’ont ces qualités que lorsqu’elles entrent en relation avec notre corps et non lorsqu’elles agissent simplement l’une sur l’autre. Lorsqu’un corps bleu est placé devant l’objectif d’un appareil photographique, il agit sur la pellicule de l’appareil ; mais, si nous essayons de comprendre cette relation, nous devons attribuer au corps « bleu » la qualité d’émettre des oscillations électriques qui n’ont aucune similitude avec la couleur « bleue ». Lorsqu’un corps chaud est plongé dans de l’eau froide, l’eau se met à bouillonner et à pétiller, trahissant ainsi l’apparition d’une énergie mécanique qui n’a rien de commun avec la qualité « chaud ». Il est ainsi démontré que certaines qualités ne sont pas des qualités de la chose extérieure seule, mais de l’interaction entre la chose extérieure et notre corps. Ces qualités sont appelées à juste titre des qualités