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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/362

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348 PROBABILITY AND INDUCTION

conscience au moyen du narcotique du rationalisme aprioriste ou du soporifique du scepticisme, nous devons trouver une défense de l’inférence inductive qui tienne aussi bien que la justification formaliste de la logique déductive.

§ 39. La justification du principe d’induction

Nous allons maintenant commencer à donner la justification de l’induction que Hume pensait impossible. Dans la poursuite de cette enquête, demandons-nous d’abord ce qui a été prouvé, à proprement parler, par les objections de Hume.

Hume est parti de l’hypothèse qu’une justification de l’inférence inductive n’est donnée que si l’on peut montrer que l’inférence inductive doit mener au succès. En d’autres termes, Hume pensait que toute application justifiée de l’inférence inductive présuppose la démonstration que la conclusion est vraie. C’est sur cette hypothèse que repose la critique de Hume. Ses deux objections ne concernent directement que la question de la vérité de la conclusion ; elles prouvent que la vérité de la conclusion ne peut être démontrée. Les deux objections ne sont donc valables que dans la mesure où le présupposé humien est valable. C’est vers cette question qu’il faut se tourner : est-il nécessaire, pour justifier l’inférence inductive, de montrer que sa conclusion est vraie ? Une analyse assez simple nous montre que cette hypothèse ne tient pas. Certes, si l’on pouvait prouver la vérité de la conclusion, l’inférence inductive serait justifiée ; mais la réciproque n’est pas vraie : une justification de l’inférence inductive n’implique pas une preuve de la vérité de la conclusion. La preuve de la vérité de la conclusion n’est qu’une condition suffisante pour la justification de l’induction, et non une condition nécessaire.

La déduction inductive est une procédure qui doit nous fournir la meilleure hypothèse concernant l’avenir. Si nous ne connaissons pas la vérité sur l’avenir, il peut néanmoins y avoir