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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/98

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84 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

Pour clarifier notre propos, appliquons cette distinction à quelques exemples controversés. Nous savons que la vitesse de la lumière est la limite supérieure de toutes les vitesses transmettant un effet ; est-ce un fait ou une loi ? Selon notre définition, la généralité caractérise la loi plutôt que le fait, il faut donc parler de loi. Pour la même raison, nous devons appeler loi le fait que l’interféromètre de Michelson montre l’égalité des vitesses de la lumière dans les différentes directions, car ce résultat est énoncé pour tous les appareils de ce type. Nous obtenons un fait si nous considérons l’expérience particulière réalisée par Michelson en 1883 avec son appareil particulier. Pour rendre le terme plus précis, nous pouvons parler d’un fait unique ; un événement unique, se produisant en un point spatio-temporel défini, représente un tel fait unique.

Nous devons maintenant appliquer notre critique aux faits uniques et nous demander si les faits uniques peuvent être absolument vérifiés ou si les propositions concernant les faits uniques peuvent être absolument vérifiées.

Considérons l’expérience de Michelson. Tout physicien sait que l’affirmation concernant l’égalité de la vitesse de la lumière dans différentes directions n’est pas directement observée dans l’expérience de Michelson, mais qu’elle est déduite. Une telle expérience physique est une procédure assez compliquée. Les images observées directement sont celles des télescopes ou des plaques photographiques, ou encore les indications des thermomètres, galvanomètres, etc. Si nous partons de ces données expérimentales pour arriver à l’affirmation concernant la vitesse de la lumière, cette procédure est une déduction, et une déduction contenant des inductions. Elle contient, par exemple, la présupposition que la température notée de temps en temps sur le thermomètre est valable aussi pour les intervalles de temps entre les moments d’observation ; que les lois de l’optique géométrique sont valables pour la lumière passant à travers le télescope ; que les longueurs des barres de laiton de l’appareil ne