Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/187

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contre un objet pesant qui l’empêcha d’aller plus loin.

Je me retournai bien vite pour examiner mon succès. Les pointes étaient arrachées, mais la planche se tenait toujours debout, et ne permettait pas de sentir ce qui se trouvait derrière elle.

Après beaucoup d’efforts, je réussis néanmoins à la pousser un peu de côté, puis à la faire descendre, et j’obtins un vide assez grand pour y passer la main.

C’était une caisse que rencontrèrent mes doigts, une caisse d’emballage pareille à celle que j’avais brisée ; mais rien ne m’en faisait pressentir le contenu. Je renouvelai mes efforts, et finis par mettre le fond détaché dans une position horizontale, de manière qu’il ne me fît plus obstacle. Il y avait à peine cinq centimètres d’une caisse à l’autre, et, reprenant mon couteau, j’attaquai le nouveau colis avec une ardeur qui ne tarda pas à y pratiquer une brèche.

Hélas ! quelle déception ! Je trouvai une matière laineuse, des couvertures ou du drap tellement comprimé, qu’il offrait à la main la résistance d’un morceau de bois ; mais de biscuits, pas un atome. Je n’avais plus qu’à me contenter de la première caisse, et à diminuer mes rations pour conserver la chance de ne pas mourir de faim.