Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/203

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J’avoue que cette difficulté m’embarrassa vivement, et que j’eus besoin d’y réfléchir.

Néanmoins, au bout de quelques minutes, voici le moyen que je mis en œuvre.

Je commençai par couper un troisième bâton ayant un peu plus de deux pieds, ce qui m’était facile d’une manière approximative ; je l’appliquai sur la baguette de quatre pieds, ainsi qu’on fait pour mesurer quelque chose dont la dimension outrepasse le mètre dont on se sort. La première fois, deux longueurs de ce bâton avaient dépassé l’entaille qui marquait la première mesure. Je raccourcis ma nouvelle baguette, et recommençant l’opération, je m’éloignai moins de l’entaille. Je répétai le procédé, si bien qu’à la cinquième épreuve mes deux longueurs correspondirent exactement avec les quatre pieds de la mesure primitive, et je pus la diviser avec certitude par une coche exactement faite au milieu.

Si le moyen était bon, il faut convenir qu’il exigeait beaucoup de patience ; mais le temps ne me manquait pas ; j’étais heureux de l’employer, et j’avais trop d’intérêt à ce que mon opération fût précise pour regarder au soin qu’elle demandait.

Cependant, malgré le peu de valeur que le temps avait pour moi, j’en vins à simplifier la besogne, en substituant à la baguette d’essai un cordon qui, une fois à la longueur voulue, n’avait plus besoin que