Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

il ne s’ensuivait pas que toute la cargaison fût de même nature, et je résolus de persévérer dans mes recherches. Toutefois, il me parut prudent de suivre une autre direction : les deux caisses d’étoffe se trouvaient exactement l’une devant l’autre, il était possible qu’une troisième fût placée derrière la seconde. Mais il n’était pas nécessaire de continuer en ligne droite ; je pouvais traverser l’une des parois latérales, et me frayer un passage de côté, au lieu de sortir par le fond même de la caisse.

Emportant donc mon pain, comme j’avais fait la veille, je me remis à la besogne avec un nouvel espoir ; et après un rude labeur, que le peu d’emplacement, la fatigue précédente, les blessures de ma pauvre main rendaient excessivement pénible, je parvins à détacher le bout du colis.

Quelque chose se trouvait derrière ; c’était tout naturel, mais cela ne résonnait pas sous le choc. Ce fait me rendit un peu de courage : ce n’était pas une caisse de drap. Lorsque la planche fut assez écartée pour y passer la main, je fourrai mes doigts par l’ouverture ; ils rencontrèrent de la grosse toile d’emballage ; que pouvait-elle recouvrir ?

Je n’en sus rien, tant que je n’eus pas ouvert un coin de ce ballot, et mis à nu ce qu’il renfermait. Je le fis avec ardeur, et ce fut une nouvelle déception. Le ballot contenait de la toile fine, roulée comme le drap, mais tellement serrée, que, malgré