qu’il faudrait mourir sur la brèche, faute d’un peu de nourriture.
Les idées s’enchaînent, et cette dernière pensée en fit naître une excellente, bien qu’elle puisse paraître odieuse à ceux qui ne meurent pas d’inanition. Mais la faim simplifie énormément le menu d’un repas, et triomphe de toutes les répugnances. Quand il a bien jeûné, l’estomac n’a plus de délicatesse ; et le mien avait perdu tous ses scrupules. Je le sentais capable de tout ; pourvu qu’il mangeât, peu lui importait l’aliment ; et je vous assure qu’il trouva parfaite l’idée que je vais vous dire.
CHAPITRE LI
Souricière
Il y a longtemps que je ne vous ai parlé de mes rats ; mais il ne faut pas croire qu’ils m’eussent abandonné. Ils rôdaient toujours dans mon voisinage, et ne se montraient ni moins actifs ni moins bruyants ; j’ai la certitude qu’ils seraient tombés sur moi s’ils en avaient eu le moyen.