Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/336

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avec l’intention d’éprouver la résistance que celle-ci m’opposerait ; j’appuyai trop sans doute, car un craquement sec, plus douloureux pour moi que n’eût été la détonation d’un pistolet, dont le coup m’aurait frappé, m’annonça que je venais de briser la lame de mon couteau.



CHAPITRE LIX

La lame brisée


La lame s’était rompue complétement, et restait fixée entre les deux côtés de la caisse ; le manche seul me restait à la main ; en passant le doigt sur l’extrémité de celui-ci, je ne trouvais plus qu’un tronçon imperceptible, deux ou trois millimètres au-dessus de la charnière.

Je ne puis pas vous dire le chagrin que j’en éprouvai ; toutes les conséquences de cet accident m’apparurent : que pouvais-je faire sans instrument ?

Plus moyen de gagner l’écoutille, d’arriver sur le pont ; il me fallait renoncer à mon entreprise, et je me retrouvais face à face avec la mort.