Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/361

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marchandises empilées dans la cale, un espace laissé au-dessous de l’écoutille, et où gisaient des barils et des sacs, destinés sans doute à l’approvisionnement de l’équipage, et placés de manière qu’on pût les prendre facilement, à mesure que le besoin s’en ferait sentir.

C’était sur l’un des côtés de cette espèce d’entonnoir que j’étais sorti de ma galerie. Sans aucun doute j’étais sur le pont. Je n’avais plus qu’à faire quelque pas, à frapper aux planches qui se trouvaient au-dessus de ma tête ; et l’on venait à mon secours.

Mais, bien qu’il ne me fallût qu’un simple effort, un seul cri pour recouvrer la liberté, je fus longtemps sans avoir le courage de faire cet effort libérateur.

Je n’ai pas besoin de vous dire pourquoi. Rappelez-vous tous mes ravages. Les dégâts s’élevaient peut-être à des centaines de livres. Songez à l’impossibilité où je me trouvais de faire la plus légère restitution, de dédommager qui que ce fût de la perte dont j’étais cause, et vous comprendrez pourquoi je restais immobile sur la caisse aux chapeaux. Une inquiétude affreuse s’était emparée de mon esprit. Le dénoûment que pouvait avoir ce drame me remplissait de terreur, et j’hésitais à le faire naître.

Comment regarder en face le capitaine, affronter