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Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/369

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Lorsque j’eus terminé mon récit, avec tous ses détails, je fis au capitaine la proposition de le servir pour acquitter ma dette, et j’attendis sa réponse avec un serrement de cœur ; mais mon inquiétude fut bientôt dissipée.

« Bravo garçon ! dit le capitaine en se levant, tu es digne d’entrer dans la marine ; et par la mémoire de ton noble père, que j’ai connu, tu seras marin, je te le promets. Waters : ajouta-t-il en s’adressant au matelot qui attendait à la porte, emmène ce garçon-là, fais-lui donner un gréement neuf ; dès qu’il aura recouvré toute sa force, veille à ce qu’on lui apprenne le nom et le maniement des cordages. »

Waters veilla soigneusement à mon éducation maritime, et je demeurai sous ses ordres jusqu’au jour où, de simple apprenti, je fus couché sur le livre de bord en qualité de marin.

Mais je ne devais pas en rester là : « Excelsior » était toujours ma devise, et avec l’assistance du généreux capitaine, je ne tardai pas à devenir contre-maître, puis second, puis premier lieutenant, et je finis par commander à mon tour.

Avec les années, ma position devenant toujours meilleure, je fus capitaine de mon propre navire.

C’était l’ambition de toute ma vie ; dès lors, j’avais la liberté de choisir ma route, de labourer l’Océan dans tous les sens, et de commercer avec la partie du monde qui m’attirait vers ses côtes.