Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ainsi que leur couleur, mais rien ne surpassait la propreté de leur plumage, et leurs pattes, d’un beau rouge, avaient l’éclat du corail. Elles étaient occupées, bien que de diverses façons ; quelques-unes cherchaient évidemment leur nourriture composée du fretin des crabes, des crevettes, des homards et d’autres animaux curieux que la mer avait laissés à nu en se retirant. Beaucoup d’autres se contentaient de lisser leurs plumes blanches qui semblaient faire leur orgueil.

Cependant, malgré le bonheur dont ces oiseaux paraissaient jouir, ils n’étaient pas plus que les autres créatures exempts de mauvaises passions et de soucis. Plus d’une querelle terrible s’éleva parmi eux pendant que je les contemplais ; était-ce par jalousie ou pour se disputer un poisson ? c’est ce que je ne saurais dire.

Mais qu’il était amusant de regarder ceux qui péchaient, de les voir se lancer d’une hauteur de plus de cent mètres, disparaître presque sans bruit au milieu des flots et surgir un instant après, ayant dans le bec une proie brillante.

De tous les mouvements que font les oiseaux, je ne crois pas qu’il y eu ait de plus intéressants à voir que ceux de la mouette pêcheuse en train de chercher pâture. Le milan lui-même n’est pas plus gracieux dans son vol. Les brusques détours de l’oiseau marin, la pause momentanée qu’il fait dans l’air