Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/55

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Celle-ci avait été sans doute peinte autrefois, mais lavée souvent par l’eau de mer, qui dans les tempêtes s’élançait jusqu’en haut du baril, la couleur en avait disparu peu à peu.

Je ne m’étais pas moins trompé quant à son élévation : du rivage elle me paraissait être de la taille d’un homme ordinaire, tandis qu’en réalité elle se dressait au-dessus de ma tête comme le mat d’un sloop, et devait bien avoir sept ou huit mètres de hauteur.

L’étendue de mon îlot me surprenait également, je le croyais à peine de quelques pieds carrés, là il avait au moins un demi-hectare. Presque toute et surface en était couverte de galets, depuis la grosseur d’un caillou jusqu’à celle d’une futaille ; et çà et là on y voyait des quartiers de roche engagés dans les interstices du rocher fondamental. Toutes ces pierres, quel que fût leur volume, étaient revêtues d’une substance noirâtre et gluante, et supportaient, en divers endroits, un lit d’herbes marines de différentes espèces. Quelques-unes de ces algues m’étaient familières pour les avoir vues sur la côte, où elles sont déposées par le flux ; et depuis quelque temps j’avais fait avec elles plus intime connaissance, en aidant à les répandre dans les champs de mon oncle, où elles fumaient les pommes de terre.

Après avoir satisfait ma curiosité à l’égard de la pièce de bois qui servait de signal, et fait mes conjectures