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Page:Reid - Aventures de terre et de mer, Hetzel, 1891.djvu/195

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Il lui enfonça sa lance dans la poitrine. (Page 83.)


ce qui est de Shebotha, l’affaire est claire. Allons, tia, lui dit-il, c’est décidé, me séparer de vous me serait trop cruel ; avec ou sans votre permission, je vous enlève ; et ce soir, quand je vous laisserai après ma journée de marche, je pourrai me vanter d’avoir eu le diable lui-même à mes trousses. À présent, vite en route, mes enfants. Ludwig, votre cheval est solide — vous vous chargerez de votre sœur ; — je fais mon affaire de la vieille sorcière ; Cypriano, mon garçon, vous n’aurez à penser qu’à vous. »

Gaspardo, après avoir délié Shebotha, l’entortilla dans son poncho et la ficela de façon qu’elle ne put faire aucun mouvement ; puis, la prenant sur son bras vigoureux, ils descendirent le sentier presque à pic qui conduisait à l’endroit où ils avaient caché leurs chevaux.

En un clin d’œil ils furent sellés et prêts à partir. Nacéna et Francesca se tenaient par la main ; le moment des adieux était arrivé. Francesca avait des larmes dans les yeux.

« Viens avec nous, dit-elle une fois encore à Nacéna, tu seras ma sœur. »

Nacéna l’attira brusquement sur sa poitrine et l’y tint étroitement serrée un instant. Une sorte de sanglot sortit de cette étreinte ; après quoi, montrant la tolderia d’une main :

« Mon peuple est là, dit-elle, adieu ! » Soulevant alors avec une vigueur inattendue Francesca dans ses bras nerveux, elle l’assit