Page:Reid - Aventures de terre et de mer, Hetzel, 1891.djvu/227

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Les chasseurs attendirent de pied ferme le moment favorable à l’attaque. (Page 21.)


cette graisse, gui remplace pour eux le beurre. Bien qu’elle ait un haut goût, désagréable pour les étrangers, les Vee-Boërs la trouvent exquise, et l’odeur qui s’échappait des casseroles alléchait tellement les appétits, d’ailleurs éveillés par l’exercice, qu’on n'eut pas besoin de sonner un rappel général pour grouper les émigrants lorsque le déjeuner se trouva cuit à point.

Chacun s’assit à sa convenance, qui sur un tertre de gazon, qui sur l’amas de selles laissé à terre dans le coin où l’art de la carrosserie venait d’être exercé; les enfants s’établirent en grappe descendante sur les timons baissés des chariots; mais ils ne tinrent pas plus en place que des oiseaux sur une branche. C’était à qui se lèverait pour aider au service, pour porter au baas une tasse de café, boisson qui arrose habituellement tous les repas des Vee-Boërs, ou pour réclamer un supplément de portion. Les quatre jeunes filles présidaient à la répartition des mets entre les serviteurs cafres et hottentots, que chacun traitait avec humanité et bienveillance, et quand elles eurent rempli ce devoir, elles durent remercier Hendrik, Piet et Andriès, qui avaient eu l’aimable idée de préparer à leurs jeunes amies une installation confortable sur un tronc desséché, dont ils avaient fait un siège assez doux en le couvrant d’une pile de plaids.

«Et moi, leur dit Ludwig Rynwald, je n’aurai donc pas un aussi grand merci que les autres?