tement attristé. Mais si nous laissions là les plaisirs de la chasse pour faire un peu de musique ? reprit-elle. Miss Juliette, ne nous chanterez-vous pas quelque chose ? »
Juliette se leva sans se faire prier, et se dirigea vers le piano, suivie d’un véritable essaim de satellites.
Aussitôt on vit le capitaine Jim Saint-Aure, frère cadet du colonel et qui était jusqu’à ce moment resté à l’écart, traverser le salon et venir s’asseoir à côté de miss Nettie Dashwood.
« Laissez-moi vous poser une question, miss Nettie, dit-il sans autre préambule. Connaissez-vous quelqu’un qui s’appelle Frank Armstrong ? »
Les lèvres de Nettie eurent un petit tremblement nerveux presque imperceptible, comme elle répondait :
« Sans doute, je connais M. Frank Armstrong. Je le croyais même arrivé au fort… Comment se fait-il qu’il ne paraisse pas y être encore ? »
La voix du capitaine baissa subitement : « Êtes-vous capable de garder un gros secret ? demanda-t-il.
— Assurément, » dit-elle.
Et ses lèvres continuaient à frémir.
« Voici : M. Armstrong est parti en reconnaissance, pour une semaine ou deux, et il m’a remis une lettre pour vous, miss Nettie.
— Une lettre pour moi ! s’écria la jeune fille au comble de la surprise. Êtes-vous bien sûr