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VIII

VIEUX AMIS


J’avais complètement perdu connaissance ; et ce ne fut que longtemps après que je pus me convaincre, en recouvrant mes sens, que je vivais encore. Mes blessures me faisaient un mal atroce. Je reconnus que quelqu’un s’occupait de les panser, et d’y appliquer un bandage ; il avait la main rude, mais mes prunelles clouées sur les siennes y lisaient la douceur et la bienveillance. Qui était-il ? D’où venait-il ? Qu’était devenu mon redoutable antagoniste ?

J’étais couché sur le dos, les regards fixés sur le ciel bleu et n’apercevant autour de moi, quand je les baissais, que l’herbe verte ; à mes côtés se tenaient debout des hommes armés, un peu plus loin des chevaux. En quelles mains étais-je tombé ? Mes idées étaient encore très confuses ; mais en les rassemblant autant que possible, je me persuadai que je ne pouvais avoir affaire qu’à des amis, qui m’avaient sans doute arraché aux griffes du monstre. Soudain, je ne vis plus rien, j’eus une nouvelle défaillance et je perdis toute conscience de moi-même.

J’ignore combien de temps dura ce second évanouissement ; mais en revenant à moi je me sentis mieux, il me sembla que mes forces renaissaient lentement. Je remarquai que le soleil touchait à son