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histoire de la révolution russe

piègne et à Paris (octobre 1896), et de la noble initiative qu’il prit en août 1898 de réunir la première Conférence pacifique de La Haye (mai-juillet 1899). Mais on ne voyait pas sans appréhension, dès l’été de 1898, se développer une politique d’empiétement en Asie, qui devait conduire à une rupture avec le Japon, bientôt fortifié par un traité d’alliance avec l’Angleterre (30 janvier 1902). Les tentatives violentes de russifier la Finlande (1899), les provinces baltiques et la Pologne, n’étaient pas moins en opposition avec les idées libérales que les mesures prises contre les étudiants (1899-1903), les massacres — organisés ou tolérés par la police — de juifs à Kishinev (avril 1903) et à Homel (septembre), enfin les traitements cruels infligés aux paysans, dont la misère croissante provoqua des troubles sérieux (1902-1903).


II


Le 6 février 1904, à la suite d’une longue tension diplomatique, le Japon rompit les relations avec la Russie et, dès le lendemain, ouvrit les hostilités en attaquant la flotte russe à Port-Arthur. Combattant le bras tendu, avec une organisation militaire et navale très défectueuse, une intendance brouillonne et peu intègre, la Russie subit des revers dont le dernier surtout, la destruction de la flotte à Tao-Shima (28 mai 1905), exaspéra l’opinion. Cette guerre n’était pas populaire et ne pouvait l’être, car la Russie ne poursuivait pas, en Mandchourie et en Corée, un but indispensable à son