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histoire de la révolution russe

kov, ancien professeur aux Universités de Moscou et de Chicago, longtemps en exil, estimé et écouté toujours. Parmi les travaillistes, le plus remarquable des nouveaux élus était A. Kerensky, député de Saratov. Âgé de trente ans, connu par un remarquable rapport sur la répression sanglante de la grève des mines de la Léna, il appartenait à une famille noble et était le gendre d’un sénateur de Kazan. Une passion intense pour la liberté et la justice l’avait jeté dans les rangs de l’extrême-gauche. « Ses discours à la Douma ont été fort remarqués, écrivait un journaliste, le 12 février 1913 ; on entendra beaucoup parler de lui. » À côté de Kerensky on signalait comme un homme d’avenir le député caucasien Tchkheidze, seul survivant de la troisième Douma parmi les démocrates socialistes.


XVI


Dès la fin de la première session (28 décembre 1912), la Douma réclama, par cent trente-deux voix contre soixante-dix-huit, la coopération du Gouvernement et du pouvoir législatif pour faire respecter dans son esprit le manifeste impérial d’octobre 1905. Les élections municipales de Pétersbourg, qui se firent à cette époque, balayèrent la majorité de droite et donnèrent les deux tiers des mandats à l’opposition.

Bien que la Douma ait accueilli avec loyalisme un nouveau manifeste du tsar (6 mars 1913), où le souverain, commémorant le troisième centenaire