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histoire de la révolution russe

prononcèrent nettement, vers la même époque, contre le Conseil d’Empire et déclarèrent que la politique intérieure de la Russie était en opposition absolue avec le manifeste de 1905. Ils n’estimaient pas que le Gouvernement fût disposé à se conformer aux intentions impériales et se réservaient de le combattre par tous les moyens légaux.

En dépit des protestations réitérées des libéraux contre la russification de la Finlande, les persécutions y furent encore aggravées. Vingt-trois membres de la Cour d’appel de Viborg furent condamnés à seize mois de prison et à la privation de leurs droits pendant dix ans pour avoir fait obstacle à une loi russe de 1912 concernant les droits des Russes en Finlande, loi qui n’avait pas été votée par la Diète finlandaise et qui, par suite, ne les obligeait pas (27 janvier 1913).


XVII


La direction des Affaires étrangères appartenait, depuis 1910, à un homme intelligent et honnête, Sazonov. Pendant la seconde guerre balkanique, malgré l’agitation créée par les slavophiles, il maintint le principe de l’action commune des grandes Puissances, à l’encontre de toute initiative de l’une d’elles. Pour conserver la paix, il consentit à la cession de Scutari aux Albanais, exigée par l’Autriche, et n’hésita pas à tancer vertement le roi de Monténégro qui risquait, par son obstination, de mettre le feu à l’Europe. Le premier ministre, Kokovtsev, n’était pas moins pacifique, espérant