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histoire de la révolution russe

surément l’état de guerre et la désorganisation des services, œuvre néfaste du régime déchu. Tracer un tableau de son activité est encore impossible ; mais on peut classer sous plusieurs chefs les questions les plus urgentes qu’il eut à résoudre et les solutions provisoires qu’il y apporta.


XXXVIII


I. — La famille impériale.


Le grand-duc Michel, frère puîné du tsar, auquel Nicolas II, par son acte d’abdication, remettait le pouvoir, n’accepta pas ce dangereux présent ; il déclara ne rien vouloir tenir que de la future Constituante, épargnant ainsi au pays, où les idées républicaines ont fait de grands progrès, le danger d’une guerre civile.

Laisser Nicolas II au grand quartier général était impossible ; on le ramena à Tsarskoié-Sélo, où l’impératrice était restée avec ses enfants, malades de la rougeole, et où on l’y surveilla étroitement sans le molester. Le tsar était qualifié, par les officiers qui l’approchaient, de « colonel Romanov ». Il était question de l’autoriser à s’établir avec sa famille en Angleterre. Les personnages de l’entourage immédiat du tsar et de la tsarine furent éloignés du couple impérial ; quelques-uns, notamment Mme Wyroubov, furent mis en prison.

Nicolas II avait transmis ses pouvoirs de généralissime à son oncle, le grand-duc Nicolas. Bien que rallié à la Révolution, le parti avancé lui prê-