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LES PERSES ET LES IRANIENS

consacrés ; elles étaient réglées par des prêtres dits « pères », dont le « père des pères » était le chef.

17. Adopté par l’empereur Commode, le mithraïsme fut d’autant plus combattu par les chrétiens qu’il ressemblait davantage au christianisme ; mais, malgré l’appui de Julien qui introduisit les mystères de Mithra à Constantinople, la seconde capitale de l’Empire, il ne put résister aux assauts de la religion nouvelle. Dès l’an 400, les mithraea étaient détruits, le culte proscrit ; peut-être traîna-t-il longtemps encore une existence obscure, pour contribuer plus tard à la renaissance du manichéisme, iranien comme lui.

18. Le sacrifice du taureau paraît indiquer que le culte de Mithra, sous sa forme la plus ancienne, était celui d’un taureau sacré, assimilé au soleil, que l’on immolait comme un dieu et dont la chair et le sang étaient mangés dans un repas de communion. Mithra, le tueur du taureau, est le résultat d’un dédoublement, comme on en trouve dans toutes les religions qui ont passé du totémisme à l’anthropomorphisme. 19. Les analogies avec le christianisme peuvent se résumer ainsi : Mithra est le médiateur entre Dieu et l’homme ; il assure le salut des hommes par un sacrifice ; son culte comporte le baptême, la communion, des jeûnes ; ses fidèles s’appellent frères ; dans le clergé mithriaque, il y a des hommes et des femmes voués au célibat ; sa morale est impérative et identique à celle du christianisme. Les Pères de l’Église n’étaient pas moins frappés de ces rapprochements que les païens. Saint-Augustin raconte qu’un prêtre asiatique[1].

  1. Prêtre d’Attis ou de Mithra (pileatus.)