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Page:Reinach - Orphéus, histoire générale des religions, 1921.djvu/349

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i quelques parties narratives servant de lien aux discours, mais il ne comprenait pas la Passion. On l’appelle Q (initiale du mot allemand Quelle, source).

Notre Marc, dont la conclusion (16.9-20) est une addition de la fin du Ier siècle, qui manque aux plus anciens manuscrits, est un remaniement de deux textes antérieurs : le premier était peut-être en araméen et il n’est pas sûr qu’il racontât la Passion ; le rédacteur du second, qui la racontait, a connu Q ; celui de notre Marc a connu Matthieu et même Luc.

Notre Matthieu a pour base Q, recueil plusieurs fois élargi et remanié, surtout à l’aide de la seconde rédaction de Marc.

Notre Luc est peut-être la seconde édition, plus complète, due au même rédacteur que la première, d’un texte que Marcion possédait en 150. Les Pères de l’Église (Tertullien, Épiphane) ont accusé Marcion d’avoir mutilé le texte de Luc et ont spécifié les passages qu’il retranchait ; en réalité, il semble avoir possédé le Luc primitif, rédigé d’après une édition. remaniée de Q, un état ancien de Marc, peut-être aussi la Première aux Corinthiens de Paul et d’autres documents perdus. Notre Luc atteste la connaissance des Antiquités de Josèphe, publiées en 93, ou, du moins, d’une source de cet ouvrage. Il est à remarquer que des sections propres à Matthieu (par exemple 17, 24-7 ; 20, 1-16) ne se retrouvent pas dans Luc et qu’aucun discours de Matthieu n’est reproduit par Luc.

5° L’Église a toujours appelé premier Évangile celui de Matthieu et deuxième Évangile celui de Marc. En réalité, le fond de Marc est antérieur à notre Matthieu,