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Page:Reinach - Orphéus, histoire générale des religions, 1921.djvu/367

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la Résurrection. Cet Évangile est très probablement identique à celui des Égyptiens, que les Pères ont cité et dont ils ont conservé des extraits ; il a dû être écrit en Egypte, probablement à Babylone (le Vieux Caire). Nous avons aussi des fragments de l’Évangile selon les Hébreux, dont la perte est particulièrement regrettable, puisqu’il avait été écrit pour les communautés judéo-chrétiennes de Palestine. C’est là que se trouvait primitivement l’épisode de Jésus pardonnant à la femme adultère qui, depuis le IVe siècle, a été inséré dans l’Évangile de Jean (8, 3-11). Cet Évangile doit sans doute être distingué de celui des Ébionites (Ebionim, les pauvres), secte juive antérieure au christianisme où se développa une doctrine gnostique. Un contemporain de saint Jean, Cérinthe, dont nous ne savons malheureusement presque rien, était considéré comme l’auteur d’un Évangile ; on lui attribua, dès l’antiquité, celui de saint Jean, qui serait une édition révisée du sien. 43. Les Évangiles légendaires que nous avons conservés sont des écrits gnostiques expurgés ; on n’y a laissé que des inepties inoffensives pour le dogme, quoique singulièrement blessantes pour le goût. Dans l’Évangile de l’Enfance ou de Thomas, Jésus est un petit démon malicieux et vindicatif ; les miracles des Évangiles apocryphes sont dignes des Mille et une nuits. La tolérance de l’Église pour ces récits eut pour effet qu’ils se répandirent beaucoup et furent traduits dans toutes les langues ; la littérature et l’art s’en inspirèrent. Beaucoup de traits restés populaires de l’histoire évangélique n’ont d’autres garants que les