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CHAPITRE CINQUIÈME

cédé l’entrée des troupes piémontaises en Lombardie. J’appris à connaître le caractère du roi Charles-Albert, et j’étudiai sa vie antérieure en compulsant les archives de l’ambassade ; j’appris ainsi bien des faits qui jettent une vive lumière sur le point de départ de l’unité italienne, qui était déjà depuis bien des années le but ardemment poursuivi par l’esprit et le cœur de la nation italienne.

J’avais été élevé par M.  Berger de Xivry[1] dans la conviction que le plan de confédération italienne, conçu par Henri IV, était encore la meilleure solution de ces aspirations en lutte avec les exigences de la diplomatie européenne.

C’est l’idée que je me suis toujours efforcé de faire prévaloir jusqu’au jour où j’en reçus la mission officielle de l’empereur Napoléon III après la paix de Villafranca.

En juin 1848, pendant que je m’installais à Turin et que je m’y créais de bonnes et intéressantes relations, la guerre avait changé de face.

Le 9 juin, Charles-Albert s’était établi sur les bords du lac de Garde, dans un magnifique château d’architecture semi-orientale que venait de meubler luxueusement son propriétaire, le comte Albertoni.

  1. Membre de l’Institut.