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CHAPITRE SEPTIÈME

duchés. L’Autriche repoussait ces conditions et les deux puissances médiatrices, la France et l’Angleterre, tout en insistant pour leur acceptation, reconnaissaient qu’elles ne constituaient pas un ultimatum, mais des propositions sujettes à discussion.

Il n’y avait donc rien de fait et l’opinion en Italie se surexcitait chaque jour davantage. L’escadre sarde qui avait quitté Venise restait à Ancône, le feld-maréchal Radetzki imaginait prétextes sur prétextes pour ne pas restituer le matériel de Peschiera, et les manifestations hostiles aux Autrichiens se multipliaient même dans les villes qu’ils occupaient militairement. La consulte de Milan, réfugiée à Turin, déposait à l’ambassade de France une protestation maintenant la nécessité de l’annexion au royaume de Piémont des pays formant l’ancien royaume lombardo-vénitien et des duchés de la rive droite du Pô. « Sans cette annexion, disait la consulte, on ne peut espérer la pacification de l’Italie et le maintien de l’ordre. Tant que l’indépendance de ces pays ne sera pas assurée par l’entière disparition des Autrichiens et de l’autorité autrichienne, la liberté ne peut leur être garantie, car la tradition prouve que l’on ne peut se fier aux promesses de l’Autriche et que, si elle accorde momentanément quelques concessions à la force, c’est pour les reprendre plus