Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
216
MES SOUVENIRS

retirerait tout entier, que pas un de ses membres n’entrerait dans une combinaison nouvelle. L’ordre du jour de blâme présenté par une commission qui avait été chargée d’une enquête sur les actes du ministère fut rejeté à une très grande majorité, à laquelle s’unit la partie la plus saine et la plus réfléchie de l’opposition. Ce résultat inattendu consterna Gioberti et ses amis, d’autant plus que la population de Turin manifesta au cours de ce débat une indifférence absolue.

Gioberti n’eut pas plus de succès pour son projet de constitution italienne qui donnait au Pape la présidence de la confédération et qui avait valu à l’abbé Rosmini le chapeau de cardinal. Le ministère n’eut pas de peine à démontrer qu’une ligue italienne, constituée sur les bases de ce projet et au moyen d’une constituante, pouvait convenir à une République, mais était inacceptable pour les partisans de la monarchie constitutionnelle et de l’autonomie de chacun des États. Comme il n’y avait pas à la Chambre vingt républicains, la discussion sur ce terrain ne pouvait être ni longue, ni douteuse.

Il y aurait eu d’ailleurs un danger évident à réunir à Rome, où la faiblesse du gouvernement était extrême, une assemblée élue dans tous les États de l’Italie à une époque d’agitation et de trouble. Le