ment et la Constituante après la guerre, mais je ne consentirai point à ce qu’on me demande. C’est une République déguisée, puisqu’on veut établir une souveraineté supérieure à celle qui régit l’État. »
Le cabinet est parfaitement uni, assurait Gioberti. Il ne tarda pas à avoir la preuve du contraire. Trois ministres hostiles à ses vues — MM. Ratazzi, Buffa, Teccbio — se disposaient à l’éliminer. « Nous voulons, disait-il, une démocratie conciliatrice, c’est-à-dire l’accord de tous pour le bien du peuple. » Il se défendait de vouloir exclure la classe supérieure. « L’argent ne nous manquera pas, disait-il encore, mais pour la guerre nous avons besoin de vous. Nous aider serait le meilleur moyen de triompher de la démocratie en France et en Italie. Nous vous demandons de nous aider à terminer l’affaire de Rome : ce sera une garantie de notre bon vouloir pour l’ordre ; il ne restera plus qu’à nous aider contre les Autrichiens. Eux partis, je vous réponds de l’ordre en Italie. »
Ces illusions avaient été entretenues dans l’esprit de Charles-Albert et de ses ministres par l’arrivée à Turin d’un vétéran des guerres du premier Empire, le général Pelet, envoyé extraordinaire du prince président auprès du roi de Sardaigne. Le général