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CHAPITRE PREMIER

exclue du trône. Le prince Guillaume de Prusse était devenu éperdument amoureux de sa cousine, la princesse Élise Radzivill, dont le père Antoine-Henri Radzivill, un des plus beaux et des plus brillants seigneurs de la cour de Frédéric-Guillaume iii, avait épousé une princesse de Prusse, mariage de dépit, prétendait-on, de la part de la princesse fiancée à Frédéric-Guillaume iii qui l’avait délaissée pour épouser la belle Renée-Louise de Mecklembourg-Strélitz.

La princesse Radzivill, heureuse de faire entrer sa fille dans la famille royale à laquelle elle avait appartenu, avait encouragé la passion du prince Guillaume et celui-ci était résolu à épouser la jeune princesse.

Frédéric-Guillaume iii, ayant appris cette intrigue, prévint son fils que, d’après les vieilles constitutions prussiennes, les enfants nés du mariage qu’il projetait n’auraient aucun droit à la couronne, les princes Radzivill, d’origine polonaise, n’appartenant pas à l’ancienne noblesse de l’empire d’Allemagne. Les deux jeunes gens furent au désespoir. La princesse Élise Radzivill qui payait de retour le prince Guillaume était d’une grande beauté, d’un esprit et d’un charme infinis. Le roi décida non sans peine sa cousine, la princesse Radzivill, à envoyer sa fille