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MES SOUVENIRS

rons rien d’elle qui puisse compromettre la paix au dehors et l’ordre au dedans, soyez-en sûr.

« S’il se trouve à la Chambre des gens assez fous pour réclamer l’exécution de la loi de fusion (du Piémont et de la Lombardie), j’aurai le courage de leur dire que le canon de Novare l’a détruite, et je les engagerai à cesser d’être la risée de l’Europe par des prétentions absurdes. L’argument de notre situation est que nous avons été vaincus ; j’y ajouterai que nous sommes abandonnés par tout le monde. Je ne le dis pas pour en faire un reproche à qui que ce soit, chacun suivant la politique qui lui convient, mais parce que c’est une raison de plus de subir la loi du vainqueur. On ne peut me blâmer d’avoir cherché à la rendre le moins dure possible : c’était encore mon devoir ; mais après l’avoir rempli j’en passerai par ce à quoi le pays sera condamné sans se déshonorer et sans se ruiner. Tous mes actes prouvent que j’ai fait mon possible pour éviter son déshonneur et sa ruine. Je ne crois pas que personne eût agi autrement à ma place ; il se peut que d’autres eussent montré plus de talent, mais je défie qu’on ait plus de bonne foi et de dévouement. »

À ces paroles prononcées avec la dignité et la candeur d’une âme vraiment noble et généreuse, les clubs répondaient que les contributions devaient