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CHAPITRE QUATORZIÈME

venais d’apprendre du personnage et les amusantes histoires qui circulaient à Turin sur son compte, je ne pouvais croire à ce singulier choix diplomatique ; cependant, comme tout est possible en France, surtout par le temps qui court, je m’en étais un peu ému à cause de vous. Heureusement c’était un canard, aussi gros que celui qui en était l’objet. »

Ce qui aggravait encore pour moi la disgrâce de M. Ferdinand Barrot, c’étaient les avertissements que je recevais de tous côtés sur la personne de son successeur qui avait été auparavant ministre de France au Brésil.

Mon frère Frédéric m’écrivait le 14 décembre 1850 :

« M. de Butenval est un homme distingué et intelligent ; je le crois bon au fond, mais il a un caractère difficile, et il serait, je crois, porté à prendre de la jalousie contre ce qui pourrait contrarier ses prétentions, — et il en a de toutes sortes. »

Le grand sculpteur Raymond Gayrard, avec plus de liberté de langage, me donnait des avis qui témoignaient de l’extrême inquiétude de mes amis.

Ainsi prévenu, je me tins sur mes gardes et je m’efforçai de conjurer le péril par la réserve et la correction de ma conduite.