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CHAPITRE QUATORZIÈME

dait et désirait un interdit et avait dans cette éventualité déjà préparé de nouvelles diatribes contre la cour de Rome, fut décontenancée par le langage ferme, il est vrai, de Pie IX, mais rempli de modération dans le fond comme dans la forme. La plupart des journaux se bornèrent à faire suivre cette allocution de quelques observations générales où ils s’efforçaient de rajeunir de vieux arguments s’appliquant moins à l’allocution elle-même qu’au sujet qui y était traité. La Gazette officielle garda le silence, mais le Risorgimento, organe du comte de Cavour, publia un article qui contenait la pensée du gouvernement. L’auteur de cet article était le docteur Farini, homme fort estimé pour son talent et son caractère et lié d’amitié avec M. d’Azeglio.

Il avait été sous-secrétaire d’État au ministère de l’intérieur à Rome pendant l’administration de M. Rossi : aussitôt après la proclamation de la République, il avait abandonné cette ville et il s’était réfugié en Piémont où il avait publié un ouvrage très remarquable sur les affaires d’Italie. Depuis quelque temps il prenait une part active à la rédaction politique du Risorgimento. Ses observations sur l’allocution du Pape méritaient une attention spéciale, tant à cause de leur caractère semi-officiel que parce qu’elles émanaient d’un des chefs du parti constitu-