Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
409
CHAPITRE QUATORZIÈME

de ce projet a déjà été soumise au Pape. Je n’ai pas envoyé à Rome un agent spécial pour cela, et je ne compte pas en envoyer un, car il y a là une question de créance difficile à traiter. Je crois qu’il faut se servir d’un chemin ouvert avant d’en ouvrir un nouveau. Je laisserai donc tout le fardeau de cette négociation à notre chargé d’affaires, M. le marquis Spinola. On m’a répondu que la suppression des dîmes offrait de grandes difficultés, mais on ne refuse point de se prêter à un arrangement. Je cultive ces bonnes dispositions, et pour les encourager j’ai fait charger une commission, composée de trois magistrats les plus distingués de la Sardaigne, de préparer un mémoire destiné à Sa Sainteté. Je suis prêt à abonder dans le sens de Rome autant que peut le permettre le soin de notre dignité. À chacun son droit : c’est ma devise. Croyez-le bien, le gouvernement du roi n’a jamais eu l’intention d’empiéter sur le droit d’autrui, mais seulement de revendiquer le sien.

« Je comprends comme vous combien il importe aujourd’hui aux gouvernements de résister à l’esprit révolutionnaire et de maintenir entre eux la meilleure harmonie possible, mais cela n’empêche pas que l’on doive tenir compte dans une certaine mesure de l’opinion publique.