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CHAPITRE QUINZIÈME

Cependant le 27 janvier Victor-Emmanuel donna lui-même un grand bal. C’était le premier qui avait eu lieu à la Cour depuis la promulgation du Statut. Aussi y avait-il foule, car le cercle des invitations avait dû être singulièrement élargi. L’ancienne étiquette était conservée : il y avait, comme autrefois, dans la salle de bal un trône pour la reine, et à côté du trône un fauteuil pour la duchesse de Gênes, puis tout le long du mur des banquettes pour les dames, les grands colliers de l’ordre, les généraux, les ministres. Les ministres plénipotentiaires étrangers entraient comme autrefois par la porte réservée à gauche du trône. Cependant on sentait que cette étiquette, jadis si rigoureuse, avait perdu de son importance et que tout le monde s’en serait assez volontiers affranchi.

D’après ces règles devenues surannées, lorsqu’une princesse prenait une glace, toutes les dames présentes devaient se lever. Autrefois c’était le grand maître des cérémonies accompagné d’officiers et de gentilshommes qui présentait les sorbets : après la première contredanse des pages apportaient à la reine et aux princesses des confitures et des rafraîchissements. Cette fois les pages avaient été remplacés par des laquais de bonne mine que conduisait et dirigeait un officier d’ordonnance. Ils présentèrent